Ce site a été créé à l’occasion de la publication du poème « Ô amour – Ici demeure le centre de la page – S’il y a mille oiseaux » et de sa lecture organisée à la librairie Candide. Cette plateforme réunit d’une part le texte « Les Fidèles d’Amour », version préparatoire du poème « Ô amour », et d’autre part un travail photographique réalisé par Clarisse Berrada.
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Les Fidèles d’Amour
puisses-tu raconter la naissance
de l’être qui à la rosée s’abreuve
au sommet de tes flancs
où pure elle demeure
et demeurant s’écoule
et s’écoulant verse dans les jarres
le vin des temps infléchis
de l’être qui à la rosée s’abreuve
au sommet de tes flancs
où pure elle demeure
et demeurant s’écoule
et s’écoulant verse dans les jarres
le vin des temps infléchis
verse et versant
emplit la béatifique coupe
fleuve de cette rosée suspension
sur la voûte de l’aube
breuvage des constellations
pour qui s’abreuve suprêmement
emplit la béatifique coupe
fleuve de cette rosée suspension
sur la voûte de l’aube
breuvage des constellations
pour qui s’abreuve suprêmement
ô toi qui est
rappelle ici la vire
de cette montagne bénie
par laquelle l’être se gravit
et se gravissant s’allège
et s’allégeant se dépouille
et dépouillé te rejoint
toi qui est pourtant déjà lui
rappelle ici la vire
de cette montagne bénie
par laquelle l’être se gravit
et se gravissant s’allège
et s’allégeant se dépouille
et dépouillé te rejoint
toi qui est pourtant déjà lui
ouvre le lit de tes combles
montagne au parfum de soleil
donne à l’être les feuilles de ton arbre
il faut omettre pour lui le septain clos
car par tes lettres il veut aimer
il veut se coucher sur ta peau
et par sa bouche honorer
ô amour de ton silence
devenir l’halte et le dépôt
montagne au parfum de soleil
donne à l’être les feuilles de ton arbre
il faut omettre pour lui le septain clos
car par tes lettres il veut aimer
il veut se coucher sur ta peau
et par sa bouche honorer
ô amour de ton silence
devenir l’halte et le dépôt
et de cet arbre parles-en amour
car sa sève coule et son fruit darde
et sa graine germe et ses feuilles brûlent
vois l’être qui à son pied se prosterne
nectar brûlant son sang grandit
son coeur s’éveille
ô parle de ses branches et de la terre
parle de ses racines et de son éther
car sa sève coule et son fruit darde
et sa graine germe et ses feuilles brûlent
vois l’être qui à son pied se prosterne
nectar brûlant son sang grandit
son coeur s’éveille
ô parle de ses branches et de la terre
parle de ses racines et de son éther
aussi n’est-ce pas une pierre
le fruit de ton arbre
celui qu’un corbeau couve
et que des cartes tracent
pierre avançant tendre
pierre aux mille prénoms
et à la saveur de souvenance
le fruit de ton arbre
celui qu’un corbeau couve
et que des cartes tracent
pierre avançant tendre
pierre aux mille prénoms
et à la saveur de souvenance
ô amour
prononce-le à nouveau
fruit de ta montagne
l’être qui le goûte
n’a-t-il pas depuis longtemps
quitté l’échine du dragon
corps aux collines nombreuses
par lesquels des villages meurent
autour de tables vides
par lesquels des villages s’enorgueillissent
autour de tables débordantes
prononce-le à nouveau
fruit de ta montagne
l’être qui le goûte
n’a-t-il pas depuis longtemps
quitté l’échine du dragon
corps aux collines nombreuses
par lesquels des villages meurent
autour de tables vides
par lesquels des villages s’enorgueillissent
autour de tables débordantes
tu n’as pu garder de lui
cercle vorace
ton coffre étincelant
au fond duquel se logeait une rapière incarnate
vois montagne celui qui est venu
paladin louant ta céleste nature
cercle vorace
ton coffre étincelant
au fond duquel se logeait une rapière incarnate
vois montagne celui qui est venu
paladin louant ta céleste nature
n’a-t-il pas obtenu ton trésor
l’être à la faveur des anges
sifflant ainsi les mélodies enfouies
par ce glaive harmonieux
n’est-il parmi les tiens
victoire
l’être à la faveur des anges
sifflant ainsi les mélodies enfouies
par ce glaive harmonieux
n’est-il parmi les tiens
victoire
retrouvée l’urne du mont
diras-tu nom des noms
sa sérénité
calice son salut
ta montagne sa vertu
elle qui de chemins n’a par les terres
elle qui n’a jamais vu approcher de pavois
et qui pourtant connaît tous les sentiers
chacune des criques
et des récifs cachés
diras-tu nom des noms
sa sérénité
calice son salut
ta montagne sa vertu
elle qui de chemins n’a par les terres
elle qui n’a jamais vu approcher de pavois
et qui pourtant connaît tous les sentiers
chacune des criques
et des récifs cachés
montagne généreuse
ta charité comme un phare
rappelle cette merveille engloutie,
du comble unique
ne préviens-tu pas l’être
d’errer dans les ébènes
illusoires veines
contagieuses plaies
spores du vain
montants des ergastules
ta charité comme un phare
rappelle cette merveille engloutie,
du comble unique
ne préviens-tu pas l’être
d’errer dans les ébènes
illusoires veines
contagieuses plaies
spores du vain
montants des ergastules
aux contempteurs de pauvreté
tu tailles des joyaux
inatteignables trop haut
pour eux de les lorgner
et pour les vautours affamés
tu lances assombrissants des aigles
pour eux de fuir telles des proies
tandis que les coeurs pauvres
brisent les miroirs
qui répétaient hélas
hélas aux pétales blancs
tu tailles des joyaux
inatteignables trop haut
pour eux de les lorgner
et pour les vautours affamés
tu lances assombrissants des aigles
pour eux de fuir telles des proies
tandis que les coeurs pauvres
brisent les miroirs
qui répétaient hélas
hélas aux pétales blancs
tes lacs ne sont-ils pas paisibles
et ceux qui sur tes eaux communient
n’ont-ils pas douceur et joie gravées en leur sein
montagne
tes ruisseaux sont cristallins
tes nymphes sont belles
la danse de tes sylphes
ritournelle fendant les bosquets
lors que les fleurs s’évanouissent ravies
et au-delà des branchages
tu bâtis un pont
qui ouvre dans l’âme
l’allée aux stations
le chemin du grand foyer
et ceux qui sur tes eaux communient
n’ont-ils pas douceur et joie gravées en leur sein
montagne
tes ruisseaux sont cristallins
tes nymphes sont belles
la danse de tes sylphes
ritournelle fendant les bosquets
lors que les fleurs s’évanouissent ravies
et au-delà des branchages
tu bâtis un pont
qui ouvre dans l’âme
l’allée aux stations
le chemin du grand foyer
de tes parades alpines
au piton recelée
tu donnes montagne
l’ultime ablution
qui ceint l’être d’un habit
et cet habit est une onction
au piton recelée
tu donnes montagne
l’ultime ablution
qui ceint l’être d’un habit
et cet habit est une onction
ô amour
sur ta montagne
où fume senteur les étoiles
tu déposes un baiser
quiconque le ramasse
se voue à ignorer
les heures les jours et les années
sur ta montagne
où fume senteur les étoiles
tu déposes un baiser
quiconque le ramasse
se voue à ignorer
les heures les jours et les années
ô amour
pour qui se laisse saisir
ta main ouverte sur un toujours
pour qui se laisse saisir
ta main ouverte sur un toujours
ton fil à coudre
n’est-il pas semblable
lorsqu’une montagne tu tisses
une rose un homme ou une fable
ton métier d’or conduit la trame d’airain
voici l’étoffe à la taille sans pareille
ô puisses-tu suturer la béance
de celui qui ne peut lover
n’est-il pas semblable
lorsqu’une montagne tu tisses
une rose un homme ou une fable
ton métier d’or conduit la trame d’airain
voici l’étoffe à la taille sans pareille
ô puisses-tu suturer la béance
de celui qui ne peut lover
que ne ferait l’être pour toi
le plus égaré te pleure en sa nuit
car il te sait son aube
le plus égaré te pleure en sa nuit
car il te sait son aube
tout voyage que l’être entame
l’entreprend à ta discrétion
amour en lui tu expires
t’arrêtant à ton souverain loisir
pour que ses voiles se gonflent
et que de la rive maintenant
il aspire à rejoindre l’océan
les confins de ta lumière
l’entreprend à ta discrétion
amour en lui tu expires
t’arrêtant à ton souverain loisir
pour que ses voiles se gonflent
et que de la rive maintenant
il aspire à rejoindre l’océan
les confins de ta lumière
majuscule en toute chose
ineffable nature de ton nom
ô amour
les poètes t’invoquent
lorsque par le point ils se taisent
et t’appellent aujourd’hui encore
lorsqu’il y a du silence dans leurs mains
incommensurable vers
dont nul n’a pu compté les pieds
ineffable nature de ton nom
ô amour
les poètes t’invoquent
lorsque par le point ils se taisent
et t’appellent aujourd’hui encore
lorsqu’il y a du silence dans leurs mains
incommensurable vers
dont nul n’a pu compté les pieds
ô amour
qu’y a-t-il plus au nord
que ta montagne mercurielle
elle s’érige au-dessus des nues
et de sa ronde hune
l’être n’hume-t-il pas
les mystères d’une rose
que nulle abeille n’a connus
qu’y a-t-il plus au nord
que ta montagne mercurielle
elle s’érige au-dessus des nues
et de sa ronde hune
l’être n’hume-t-il pas
les mystères d’une rose
que nulle abeille n’a connus
outre pleine de nuit
qui connaît de l'être la lie
aux sédiments cendres
dont amour isolant la braise
ravive l’aurore oubliée
qui connaît de l'être la lie
aux sédiments cendres
dont amour isolant la braise
ravive l’aurore oubliée
amour
par ta montagne de grâce
s’égrainent les horizons
sur lequel le sphinx trônait
ne sacre-t-il pas l’oraison
à soi-même destinée
ne pose-t-il pas trois questions
auxquelles tu réponds quatre fois
sa panacée en murmure
et l’être répétant
murmure en s’approchant
par ta montagne de grâce
s’égrainent les horizons
sur lequel le sphinx trônait
ne sacre-t-il pas l’oraison
à soi-même destinée
ne pose-t-il pas trois questions
auxquelles tu réponds quatre fois
sa panacée en murmure
et l’être répétant
murmure en s’approchant
au silence
ton chant mêlé
amour
dansé par la nuit
quiet apercevoir
dans une citadelle d’astres
au milieu de laquelle un flambeau
éclaire les obsèques des tombeaux
ton chant mêlé
amour
dansé par la nuit
quiet apercevoir
dans une citadelle d’astres
au milieu de laquelle un flambeau
éclaire les obsèques des tombeaux
montagne à ta source
une poitrine emplie de silence
verse des fleuves millénaires
et l’hôte secrètement apparaît,
une coupe brandie par une dame
où pauvre elle somme les têtes pleines d’azur
qui en tout contemplent
l’amour éternel
et murmure
ici demeure le centre de la page
une poitrine emplie de silence
verse des fleuves millénaires
et l’hôte secrètement apparaît,
une coupe brandie par une dame
où pauvre elle somme les têtes pleines d’azur
qui en tout contemplent
l’amour éternel
et murmure
ici demeure le centre de la page
Ce livre a été édité par Philippe Portier, relié par Tatsuya Inuikawa (La Rivière Sèche) et conçu avec l’aide de Charlotte Weberg. La production fut achevée en juin 2023 et certains de ces exemplaires sont disponibles chez Candide.
Lecture à la Libraire Candide →
Place Georges Brugmann 2, 1050 Ixelles
Le 22 février 2024 à 20h
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